Après les avoir vu en live une bonne demi douzaine de fois et ce depuis 1986 (Lyon), j'étais un peu mitigé sur cette nouvelle tournée de ce groupe mythique, qui a bercé mes années 80 et que j'ai laissé un peu de coté depuis... J'ai donc pris ma place (et celle de ma femme) sans grande conviction. Et puis grâce à certains de ce site, j'ai pu avoir des échos du début de la tournée qui m'ont vite rassuré... 3 heures de concert avec une alternance de vieux et nouveaux morceaux, avec une prédominance de chansons choisies dans les albums Pornography, The Head On The Door et Disintegration... Le seul hic pour ce concert a été d'arriver à l'heure car The Cure est ponctuel ! Entre un gendarme tatillon et des embouteillages, nous n'avons pas été aidés... Sourires... J'ai vécu ce concert isolé, car ma femme a eu la délicatesse de me laisser prés du Dôme (lieu du concert) pour garer la voiture à des kilomètres, et les amis de ce site étaient inaudibles au téléphone portable pour que je puisse les rejoindre... Comment vous résumer donc ces trois heures de concert ? J'avoue avoir du mal... Ce que je peux vous dire c'est que les générations se côtoyaient avec un grand sourires aux lèvres, étant prêtes à prendre du plaisir. Lorsque Robert et sa bande sont entrés sur scène, il y a eu des frissons dans les échines... Le concert a démarré doucement et sûrement avec "Plainsong" et "Prayers For Rain", de quoi mettre en bouche pour tout le reste... Le seul hic est évidemment le son de cette salle marseillaise qui me poussa à me réorienter au bout de dix minutes dans la fosse pour avoir un son à la hauteur du talent du groupe... Pendant cette partie de concert, la première donc, je suis resté sagement à ma place en appréciant le show... Nous devions être prêt de 8000 à apprécier d'ailleurs, vu que la salle était comble. J'ai pris le temps de regarder Simon Gallup, très sobre sur lui, gesticulant avec sa basse portée très bas, Porl Thompson ‘androgyno-gothique' très attentif sur son jeu de guitare qui doit prendre une place importante, pour combler les synthés absents, le batteur (que je ne connais pas trop rires) et enfin Robert Smith, fidèle à lui-même et à sa dégaine chevelue, ainsi que maquillé comme d'habitude... Je me suis rendu vite compte que l'absence des synthés d'ailleurs fait du bien au groupe au niveau du son plus tranchant, mais manque sur certaines chansons aussi...Mais qu'importe, j'étais heureux d'entendre les perles que sont "Lovesong", "Kyoto Song", "In Between Days", avec une mention spéciale pour "Shake Dog Shake"... Le groupe se retire une première fois et je réalise qu'il faut que je vois cela de plus prêt. Je me suis donc avancé à 10m de la scène lorsque les quatre compères reviennent... Le premier rappel est un pur régal avec surtout "M" et mon morceau préféré "A Forest"... Je pogote comme si j'avais 20 ans de moins (euh hé ben oui... Sourires), jouant des coudes, suant mais heureux de revivre ces instants magiques... J'en profite même pour prendre quelques photos ! Le deuxième rappel est plus léger au niveau des chansons, car il comprend entre autres "Lovecats", "Let's Go To Bed", "Close to Me", et "Why Can't I Be You?". Robert arpente la scène le sourire en coin, on le sent en forme...Autour de moi les commentaires fusent, tous unanimes sur la qualité du concert et la durée phénoménale de cette prestation live... On en a vraiment pour notre argent...Que dire du troisième rappel qui nous replonge vers le début de leur carrière ? J'étais proche d'une transe que je ne me connaissais plus... "Boys Don't Cry", "10:15 Saturday Night", "Killing An Arab" se succèdent comme au bon vieux temps, dans la fosse qui bouge enfin comme un seul homme et une salle debout... Trois heures de pur bonheur ! Les lumières se rallument, je suis abasourdi, errant pour enfin retrouver ma femme et mes amis (Polar bien sur !)... Je ne regrette pas une seconde d'avoir vécu ce concert... Le retour dans mon département du Var se fera au son de l'album The Head On The Door dans ma voiture... Normal !