Dead Can Dance 29/06/2013 Arênes de Nîmes

Vivre un concert de Dead Can Dance est une expérience unique en son genre. Au-delà de la musique envoutante, plusieurs autres particularités retiennent mon attention lors de cette soirée magique du 29 Juin 2013, dans les Arènes de Nîmes, lieu ô combien adapté à la musique en plein air.

Le public de ce groupe a de quoi surprendre, allant du gothique le plus pur (tee shirt Alien Sex Fiend, crane rasé en partie), au couple âgé tranquille (habits sobres mais classes), tout en passant par des groupes de baba cool (chemise en lin longue, pantalon bouffants colorés) et des personnes comme nous, la quarantaine active en noir corbeau dignes de années new wave , tous heureux de pouvoir assister à cet événement attendu. Tout ce beau monde est serein, dégage une joie profonde d’être présent. Aucune place debout, chacun gagne sa place sans se presser…

Je passe volontiers sur l’artiste en première partie car l’envie de voir nos Australiens favoris est telle que quelques clameurs commencent à monter. J’avoue que nous sommes aussi dans un tel état, que lorsqu’ils rentrent sur scène, un souffle divin semble souffler sur le public qui tressaille dés les premières notes de « Children Of The Sun ». Le plaisir est un concept palpable lorsqu’on est transporté par ce son intemporel..Je n’ai pas retenu la set list. Ce que je peux vous décrire, c’est le bien être général, ce regard hypnotisé vers la scène pour Lisa Gerrard et Brendan Perry ainsi que leurs (discrets mais puissants) 5 acolytes.

En apesanteur totale, nous sommes transportés allègrement de morceaux en morceaux vers des sommets mystiques, n’osant plus dire quoi que ce soit, leur musique étant le seul langage à la hauteur de ce voyage extraordinaire. Je dois avouer quelques larmes d’émotion sur « Sanvean », tellement je suis touché par le chant de Lisa ; ma douce étant quant à elle en lévitation totale sur «The Ubiquitous Mr Lovegrove », dans lequel Brendan démontre un chant plus puissant que sur disque. Que dire de « Rakim », interprété de manière impeccable, un « Opium » transcendant, un final dantesque avec « Return Of The She King »…

Les titres ont sans doute fait l’objet d’une réflexion particulière alternant le calme et la rythmique colorée aux musiques du monde..

Béats devant tant de talent, on ne peut qu’être admiratif et respectueux, le public ne se lâchant que vers la fin, offrant une standing ovation bien méritée, qui touche le groupe qui applaudit lui aussi devant tant d’enthousiasme..

J’attendais cet évènement depuis plus de vingt ans. Ma compagne n’avait jamais vu ces artistes sur scène. Notre joie d’avoir assisté à cette prestation musicale était telle qu’il était superflu de mettre de la musique sur le chemin du retour. On ne revient pas vite du paradis.