THE PSYCHEDELICS FURS  Maid Of Rain

Comment aborder ce nouvel album des Psychedelic Furs, alors que le dernier album date de 1991 ?

Tant d’années ont passé, je ne suis plus le même qu’à cette date (heureusement d’ailleurs !), même si je suis toujours autant passionné par la musique qu’à cette époque…

Rares sont les groupes que je suivais assidument durant les années 80 qui ont poursuivi leur carrière comme eux. Pas de split, pas de promesses non tenues, ni de virages musicaux spécifiques, simplement une présence sur scène ininterrompue sur le continent américain qui leur semblait suffire.

Ils devaient sans doute en avoir assez de jouer les mêmes morceaux en live (sourires), pour se lancer dans la composition de nouveaux titres !

C’est tout de même assez hésitant que je me suis lancé dans l’écoute de ce « Made Of Rain ».

Premier constat, les bases du groupe sont toujours les mêmes, comme la voix de Butler qui n’a pas pris une ride, un son travaillé dans lequel chaque instrument a son mot à dire, des textes toujours mélancoliques voire sarcastiques, un travail commun qui sent le sérieux. Est-ce que cette marque de fabrique a encore à ce jour un public, je ne sais pas trop. Il n’y a pas de single vraiment éclatant, mais chaque titre fait le tour de ce que les P. Furs savent faire, en évitant de sonner trop rétro, et en évitant de répondre aux sirènes de la modernité. C’est une démarche honnête et profonde.

 

« The Boy That Invended Rock and Roll » rassure d’entrée avec une mélodie enveloppante, mi tempo, un sax qui est en lévitation et la voix de Richard Butler immédiatement reconnaissable (oui proche de Bowie, on le sait depuis longtemps). La modernité apparait dans le traitement du son, mais sans gêner. « Don’t Believe » rappelle beaucoup « Pretty In Pink » mais peine à décoller, même si la batterie se démène. Je suis beaucoup plus charmé par « You’ll Be Mine », un titre bien accrocheur, avec une guitare entêtante dans une ambiance solennelle qui prend de l’ampleur au fur et à mesure…Une franche réussite !

 

« Wrong Train » est le morceau dans lequel Richard Butler se lâche enfin au niveau vocal dans des envolées ténébreuses portées par un jeu de guitare bien senti. « « This’ll Never Be Like Love » ralentit le tempo mais avec grande classe, pendant que « Ash Wednesday » déçoit un peu, étant sans relief. Heureusement la suite avec « Come All Ye Faithful » réveille l’assistance avec son saxo qui rugit, et un rythme chaloupé par une basse imaginative. « No One » met en avant le coté sombre du groupe, un des meilleurs titres de cet album, avec une amplitude sonique plaisante et puissante.

 

C’est à partir de ce moment que mon attention s’égare, car les quatre derniers titres n’apportent rien de transcendant, même s’ils ne sont pas mauvais en soi. Je mettrais « Stars » de coté pour son final plutôt ébouriffant…

Le verdict est en finalité en demi-teinte. Il faut souligner la constance du groupe à mettre en avant un style inimitable, le courage de s’exposer à nouveau. Le reproche que l’on pourrait faire est un excès de titres moyens, mais qu’importe… la joie de les retrouver est vraiment une agréable surprise !

 

 

Rendez-vous donc en…2049 ? Euh Joker