BAMBARA  Stray

Belle découverte que ce groupe américain…J’ai trouvé des héritiers musicaux cachés de Nick Cave en écoutant par hasard ce disque. Bambara n’est pas donc un groupe africain (lol), mais bien un combo qui manie le punk rock aux accents gothiques avec talent. « Stray » est donc leur 4eme album, et je découvre totalement.

Quelle claque mes amis ! Assumant à la fois leur punk du départ, ce groupe ralentit le tempo pour laisser rentrer dans leur jeu bien des ingrédients, qui ne remettent pas en cause leur rage et leur noirceur, mais qui contribuent à une profondeur qui laisse pantois. Leur univers sonore est désormais plus vaste donc, et ce sans faire ni plagiat ni renoncement à la qualité des textes, ni de la structure construite de leur univers musical.

Tout au long de ces titres nous trouvons donc des cavalcades endiablées comme « Heat Lightning » avec une batterie surpuissante et chant enragé, « Seraphina » et sa basse entêtante, mais mon choix est surtout orienté sur les mi tempos dans lesquelles l’amplitude sonique enveloppe et transporte vers des contrées angoissantes et angoissées l’auditeur qui ose traverser cet album magnifique…

Quant aux morceaux calmes, une atmosphère lynchienne s’impose, avec la voix tout en profondeur de Reid Bateh, parfois secondé par des voix féminines bienvenues comme dans « Sing Me To The Street ». D’ailleurs l’album s’ouvre sur « Miracle » pour planter un décor sombre, avec des violons plaintifs et guitares qui explosent en vol.

 

Ne renonçant pas non plus à une écriture spécifique en autarcie complète et marquée par la mort, les rythmes plus lents y prennent une envergure qui ne peut que fasciner, le tout avec des accents sudistes qui collent aux basques. Le rock gothique pur jus et sans artifice est de retour avec ce groupe, dont on va suivre la route et qui signe un des albums les plus marquants de ce début d’année 2020. Chapeau.