Whipping Boy Heartworm

Il existe des disques qui déboulent dans votre univers et dont vous tombez amoureux, vous ne savez pas trop pourquoi... dans un premier temps. Je ne remercierai jamais assez mon beau-frère qui, un jour, m'a envoyé une cassette audio comprenant cet album. Je ne connaissais pas du tout cette formation qui a eu, certes, une carrière courte, mais qui aurait du plus marquer son époque grâce à leur musique particulière et riche d'émotions... Encore un groupe qui n'a pas eu la reconnaissance légitime (soupirs)... On devine aisément d'où provient cette musique dés l'intro de "Twinkle". L'Irlande a le don de produire des formations originales attachantes. La base musicale batterie basse guitare voix est extraordinaire d'unité et de puissance, les influences 80's bien digérées (The Smiths, Joy Division entre autres), un subtil mélange de rock noisy et de pop racée en définitive. Le coté noisy est prépondérant, mais les mélodies sont si évidentes que l'on se laisse facilement entraîner avec la voix de Ferghal McKee dont le gosier n'a pas du voir passer que de l'eau comme sur "When We Were Young". La guitare changeante est de mise sur "Tripped" avec des breaks et des changements de rythme de qualité. "The Honeymoon Is Over" lorgne du coté de Nick Cave avec sa guitare noire, sale et froide et la batterie plus caressée que frappée... Le final est une pure merveille... L'un des morceaux le plus plaisant de cet album est pour moi "We Don't Need Nobody Else", avec son intro parlée sur un rythme plutôt calme. Il s'ensuit un mur colossal de guitare sur les refrains, avant un envol avec voix trafiquée et bourdonnement de guitares virevoltantes...Ils n'ont besoin vraiment de personne c'est certain ! "Blinded" est très enlevée également avec des descentes vertigineuses de guitares saturées et la voix en perdition... "Personality" appelle des cordes salvatrices. C'est sans doute la chanson la plus pop de cet album et dont la qualité est un enchantement. "Users" est plus typique du son général de cet album avec sa basse linéaire et des dérapages noisy parfaitement contrôlés. "Fiction" est l'autre morceau extraordinaire de cet album, morceau que j'ai du écouter en boucle des centaines de fois. Tout y est : guitares aux larsens jouissifs, voix étrange et lumineuse, refrain d'enfer, rythmique qui donne une envie irrésistible de vous lancer dans un pogo déjanté... Petite anecdote pour sourire : un jour de l'An chez moi, je me la suis passé trois fois d'affilée sous le regard vaguement inquiet des invités... Pour calmer le jeu, "Morning Rise" est le morceau adéquat avec son lit de cordes luxuriant... Un bonus track peut être compris sur certaines versions de cet album : "Natural". Je vous laisse découvrir la mélancolie qui s'y dégage...
Je suis amoureux de cet album parce qu'il est sincère, riche et intemporel. Je l'ai découvert bien après. L'écouter est un plaisir dont je ne me passerais jamais...