Trisomie 21 Works

Cet album a été longtemps dans le top 10 de ma petite collection. Il n'a pas dégringolé non plus de beaucoup car, même si celui-ci date de 1989, il faut reconnaître que la cold new wave de Trisomie 21 vieillit plutôt bien, comme le bon vin. Il faut dire aussi que le traitement de la musique par ce groupe a toujours eu un temps d'avance, donc... Il faut comprendre que cet album fait partie d'un triptyque constitué d'un maxi, Works In Progress, un album Works, l'oeuvre, ici chroniquée, et un autre maxi Final Work, The Missing Pièce. Avec le recul, on pourrait avancer que Works serait presque un classique de ce groupe dans lequel l'électronique et les machines (domptées) se taillent la part du lion, mais laissent enfin la place aux instruments classiques "rock" qui apparaissent ça et là, avec une basse rampante à souhait "Golden Age" "Messenger", des guitares soit aériennes "Harbours And Stations", soit incisives "Missing Price" voire heavy "Dirge For Love". Il reste cette voix, sombre, marque de fabrique de Philippe, qui tente des timbres de voix différents à chaque morceau... Les frères Lomprez ont appelé Works leur album post industriel à la couleur grise. En effet, se côtoient beaucoup de colorations au fur et à mesure de l'album, dont le gris serait le compromis final. Mais le plus impressionnant est la suite d'idées musicales qui se bousculent avec l'utilisation de samples "Messenger" "War Outside". Ce mélange improbable a donné un album qui reste une pierre angulaire de l'œuvre de ce groupe français, bien à part dans sa démarche artistique.