THE JESUS AND MARY CHAIN Damage And Joy

Comment être honnête quand on a attendu aussi longtemps un nouvel album de The Jesus And Mary Chain ? C’est une bonne question, surtout lorsque ce groupe a été si important, si présent dans une vie, ponctuant souvent des moments clés d’une existence…

L’attente a été longue, si longue depuis le rabibochage des deux frangins terribles que je n’en voyais plus la fin, malgré quelques concerts ici et là et des compilations. Et puis, un single, puis deux et enfin cet album !

Le nombre de morceaux est important (14) et après plusieurs écoutes, je pense qu’ils auraient pu se limiter car même si la qualité est bien présente, certains titres sont un peu faiblards, donnant l’impression d’un pilotage un peu automatique. Certains se plaindront d’un manque de guitares écorchant les oreilles, d’autres de manque d’agressivité, mais force est de reconnaitre une conservation d’identité forte, au point d’avoir et ainsi d’assurer un statut à part dans le monde musical. Ici point d’exotisme, tous les titres sont dans la lignée de ce que savent faire les frères Reid, du bon rock noisy, ponctué par des ballades soutenues par des voix féminines. La couleur qui se dégage est bien le gris.

« Amputation » qui était le premier single, n’avait désarçonné personne, assurant les fans de retrouver le paysage habituel des Jesus avec ces guitares tranchantes. Le reste de l’album compte son lot de fulgurances jouissives comme « Get On Home » et « The Two Of Us », des titres bien entrainants évidents tels que « Presidici » ou  «All Things Pass » et ces ballades « Loz Feliz » un tantinet trop sages…

Bizarrement, c’est vers la fin de l’album que le niveau semble être le plus inégal, après l’ironie du texte de « Facing Up To The Facts » (sur les rapports entre les deux frères), surviennent l’étrange « Simian Split », le dispensable « Black And Blues » et le mielleux « Can’t Stop The Rock ».  

Mais qu’importe tant le plaisir de retrouver ce groupe est intense. Les tics et les recettes qui ont fait la réussite et la reconnaissance du groupe sont présents, et il faut reconnaitre qu’après tant d’années de silence, les vieux briscards savent encore y faire pour accrocher notre attention. Chapeau.