Shed Seven Change Giver

On avait beaucoup critiqué ce groupe lors de la sortie de cet album, le traitant d'opportuniste en pleine déferlante Britpop, empruntant ça et là des sons à leurs ainés, voire concurrents. Dans le top des albums qui marquent cette époque, je n'oublierais pas cet album qui, ma foi, passe encore bien dans mes oreilles car l'énergie est présente tout au long des onze titres. Je ne saurai jamais s'ils étaient particulièrement doués, mais force est de constater que ce groupe à guitares (merci à Paul Banks) tranchait un peu dans le paysage musical grâce à des mélodies simples et efficaces, la voix suffisamment mélodieuse de Rick Witter et une variabilité dans les tempos intéressante. Même si les hits sont légions pour une écoute jouissive, je ressors avec facilité "Dolphin" avec son intro aux percus et guitare habitée, la voix de Rick précédant l'artillerie mélodique lourde, entrainant tout être normalement constitué vers un chaloupement de son bassin... Je connais beaucoup de groupes qui auraient vendu Père et Mère pour créer un tel morceau ! "Dirty Soul" est une autre perle avec une unité de son fantastique, le tout derrière le chant enragé. "Casino Girl" comprend des breaks dévastateurs et une mélodie imparable. Mais ce que je recommande aux auditeurs, c'est de s'arrêter quelques instants sur les deux derniers morceaux que sont "Ocean Pie" et "On An Island With You", dans lesquels la tension retombe légèrement pour laisser la place à l'émotion à grands coups de guitare aux accents de sitar pour le premier, et de guitare variée pour le second...
Avec le recul, je crois bien que c'est ce dernier morceau (le plus long) qui me plait le plus, car on sent une marge de progression énorme avec des alternances de montées d'adrénaline et des sommets haletants...
J'en avais conclu à l'époque que ces quatre gars avaient un grand avenir devant eux, en pensant que le mélange énergie-mélodies-simplicité était sans failles. J'ai eu tort au vu de la suite, qui fut plus décevante. Il faudrait que je me renseigne s'ils existent toujours d'ailleurs... En attendant, ne boudez pas cet album. Ce n'est pas un monument, mais un pur objet de plaisir !