SAVAK  Beg Your Pardon

  Je dois avouer humblement que je ne connaissais pas trop ce « super » groupe indie rock américain, résultant de l’agglomération visiblement pérenne de musiciens issus de groupes qui me sont obscurs...Aviez vous entendu déjà parler de The Obits, Holly Fuck ou Edsel ? Moi non…

 

Déjà alerté par quelques singles du précédent album, il y a peu, voilà que je plonge dans leur dernier album en date « Beg Your Pardon » avec un délice particulier…

Pas de fioritures, toutes guitares dehors, nos comparses alignent des titres rentre dedans en alliant diverses influences certes, mais avec une fraicheur de saison (on est en Novembre).

 

On sent les racines évidentes punk, mais aussi un sens de la mélodie hors pair, des ajouts de cuivres discrets et une recherche d’être décalé. Un peu comme si Wire avait pris une direction plus évidente avec des pointes de Madness, Gang Of Four, The Fall, The Gun Club.

 

Avec des textes libres politiques amoureux ou d’auto dérision, SAVAK trace une route claire, celle de faire passer sans doute un message audible et qui fait mouche. Basé à Blooklyn, on les imagine volontiers de jouer sans fin dans une cave pour se faire plaisir. Les vidéos de concerts me disent aussi que SAVAK sait se donner sur scène sans fioritures.

 

« Dear Dick » met la pression d’entrée, avec ses breaks foisonnants et guitares piquantes. Le second morceau « Nature Erased » maintient l’urgence entre basse ronde et cuivres déjantées, c’est court mais digne d’un uppercut. « We Lead Them To Our Doors »  est certes un peu plus folk, rappelant les premiers REM, mais la suite entre un « A Normal Speed » avec un son presque Shoegaze, un « Agronomy Domine » tout en nuances et un « Door Deals and Debt »speedé punk, prouve que SAVAK sait jouer dans plusieurs catégories sans complexes et avec talent.

 

Le reste de l’album est de même niveau sans faiblir, avec puissance « Bad Eyes », mélodie plus apaisée « Bad Owen » ou même presque pop « They Are No Like Us » au final jazz.

 

 

Sortir d’un album assez facilement accessible mais o combien réjouissant est difficile. Ecouter cet album plusieurs fois d’affilée sera sans doute commun pour les courageux qui auront pris le temps de découvrir ce groupe, qui sait ce qu’il fait.