PIXIES  Head Career

Chroniquer un album des Pixies est pour moi en 2016 la preuve de deux choses : que dans ma tête j’ai toujours 20 ans ou presque (on se rassure comme on peut), et que les Pixies sont toujours vivants !

Après les errements du combo à donner des concerts pendant des années et à ne sortir qu’un album très moyen, nous voilà face à une « vraie » sortie d’album. Je ne suis pas autant excité qu’à l’époque de « Trompe le Monde » par exemple, mais mon plaisir est significatif.

Avant d’écrire ces quelques lignes, j’ai bien sûr écouté attentivement tous les titres présents de cet album. Les pleurnichards vont dire que les quatre membres du groupe ont ressorti les ficelles déjà connu des précédents efforts musicaux. Qu’importe, car ils le font à la grande joie de mes oreilles ! Les pleurnichards regrettent Kim Deal, mais je trouve sa remplaçante bien à sa place également.

Après un « Head Career » honnête et introductif, « Classic Masher » me fait taper rapidement du pied, avec son chant doublé entre Frank et donc la nouvelle (Paz Lenchantin), avec un rock presque classique.  « Baals Back » débarque comme un uppercut avec un Frank déchainé enfin…Wah on avait failli attendre. Le tempo revient de suite à quelque chose de plus tranquille avec « Might As Well Be Done », même si de courts instants la guitare de Joey Santiago crie et fait son petit numéro. « Oona » enfonce le clou de ces mélodie mi tempo.

A partir de cet instant, je réalise que les Pixies ont perdu un peu le côté magique, voire dangereux de ce qui faisait leur particularisme au cours des années 80-90. Cela m’a percuté qu’au niveau du 5eme morceau certes…

« Talent » accélère le tempo avec des guitares énergiques mais l’impression émise lors du précédent morceau se précise. Tous les titres sont très bons certes, et j’apprécie largement ce que j’écoute, mais je ne me sens pas troublé au fond de moi.

« Tenement Song » et « Bel Esprit » font presque morceaux de transition jusqu’à ce que l’attention soit de nouveau captée par l’intro de « All I Think About Now » qui ressemble à s’y méprendre à « Where Is My Mind ? ». Il fallait oser mais cela me plonge dans un océan de questions.

Ouf « Um Chagga Lagga » met un peu de folie dans cette succession de titres en deçà de ce que peut produire ce groupe. « Plaster Of Paris » et « All The Saints » clôturent cet album de manière agréable, l’une avec un son bien cool, l’autre avec un son très aérien et léger.

 

Vous l’aurez sans doute compris, mon écoute de cet album me plonge dans une mare de perplexité et de sentiments divers à la croisée des chemins. Joie d’avoir retrouvé ce groupe au son reconnaissable entre tous, des morceaux bien calibrés, déception de la prédominance des titres mi tempo et du sentiment de déjà entendu. Bon album pour un retour sur le droit chemin, insuffisant pour ceux qui ont révolutionné le monde du rock.