Pixies ep1 ep2

Les Pixies ont été mes idoles à l’époque ou la vague nirvanesque noyait tout sur son passage. Non pas que le Kurt me soit indifférent, mais je trouvais une diversification énorme entre les lutins et le rock grunge monolithique. Je me vois arrivant en tremblant chez mon disquaire préféré de Nice pour acheter un à un tous les albums de Frank Black et de ses acolytes, avec un soin particulier. Je n’avais jamais été déçu depuis ma découverte de « Surfer Rosa ».

Bon, je ne commenterais pas la suite depuis, entre tournées à répétition à but surement lucratif,  rumeurs persistantes d’un nouvel album, sans oublier les albums solo du sieur Black bien inégaux.

 Je ne me plaignais pas de ne pas voir d’autres morceaux qui auraient pu entacher l’œuvre jusque là immaculée des Pixies.

Et puis, patatras en Septembre 2013, devant mon écran, je découvre un EP de quatre titres, avec un déluge de mauvais commentaires d’internautes qui, comme moi, se sont sentis trahis.

Mais il ne faut pas s’arrêter à ce genre de considérations, car les artistes sont des hommes et des femmes libres et s’ils veulent « remettre le couvert », cela les regarde.

Nous sommes début 2014, et un second EP est sorti depuis, entaché lui aussi de mauvais commentaires et de line up changeant à la basse. Qu’importe, les huit morceaux cumulés des deux sorties n’apportent certes pas grand-chose, mais on ne va pas bouder ce plaisir particulier de se dire que les Pixies n’a pas basculé dans la musique commerciale, même si l’énergie n’est plus la même.

« Andro Queen » est rempli de reverb’  bien calme, « Another Toe » est légèrement plus enlevé avec un rythme basique déjà connu et des airs indie rock balisés, « Indie Cindy » est sans doute le morceau le plus original, rappelant Trompe le Monde, avec un couplet plus nerveux mais une longueur préjudiciable. «What Goes Boom » clôt ce premier EP de manière presqu’anodine avec des aspects noisy certes pas désagréables, mais si englués dans tout le reste du morceau. Kim Deal manque aux chœurs, c’est indéniable et le sentiment général est bien mitigé.

« Blue Eyed Hexe » ouvre ce second EP de manière plus nerveuse, aux accents AC/DCiens, Frank poussant sa gueulante (enfin). « Magdalena » poursuit dans une veine de sons tordus, une pop fiévreuse, « Greens And Blues » assurant l’essentiel avec sa ballade rêveuse. Ce second effort comprend aussi « Snake » qui voit Joey Santiago retrouver une inspiration certaine avec des gimmicks typiques. Cet EP est quand même plus agréable que le premier.

L’espoir né avec « Bagboy », sorti avant ces deux EP, est sans doute être un peu émoussé ; mais si l’on croit les rumeurs d’un troisième EP courant 2014 et l’accumulation de toutes les créations réunies sur un seul et même disque, on peut se dire que les Pixies poursuivent de manière acceptable leur carrière.