New Order Low-Life

Je dois avouer humblement que là, je me fais un petit plaisir... Oui, comment ne pas évoquer le plaisir d'écouter et de réécouter cet album magnifique des New Order ?
Sans rentrer dans la polémique de le citer ou non comme le meilleur album de ce groupe, je peux dire que j'ai souvent chanté dans ma voiture quelques chansons de ce disque, porté par un sens mélodique indéniable, une fraicheur qui ne se dénature pas, des rythmes qui forcent les pieds à bouger... Tout est rassemblé pour montrer que la page Joy Division est tournée et que New Order est une entité à part entière, un groupe à la recherche perpétuelle de terrains musicaux à défricher. Oh bien sûr, ce defrichement les entrainera sans doute un peu trop loin (à mon goût), mais qu'importe... "Love Vigilance" dés le début rassemble ce son qui me plait tant, une batterie séche et précise, une basse imaginative au possible (argh je suis fan de Hooky !), des notes de guitare suffisantes et la voix de Bernard Summer chantonnant ce texte si déconcertant de simplicité et si émotionnel. "The Perfect Kiss" a une place à part dans mon cœur. Plus technoïde, elle fait la part belle aux synthés et à la basse sur des rythmes syncopés. Mais je vous conseille TRES fortement la version longue, présente sur la compilation Substance. En effet, dans cette version longue, cette chanson s'envole vers des sommets qui restent pour moi inégalables, et qui me font chavirer à chaque écoute vers le bonheur le plus total... (Un bon millier de fois peut être depuis prés de 25 ans... Interdit de rire). "This Time Of Night" est un peu en dessous vis-à-vis des deux premiers morceaux, mais mérite que l'on s'y arrête pour noter le doux mélange electro/rock et la débauche d'énergie au niveau de la batterie. "Sunrise" est introduit par une plage de synthé froide avant de nous plonger dans une cavalcade jouissive menée par la basse monstrueuse et des riffs de guitare saignants... Bernard Sumner pousse ses capacités vocales au bout pour survoler le tout, avant de lâcher la bride aux instruments qui s'emballent pour un final dévastateur... "Elegia", morceau instrumental calme le jeu. La mélodie laisse le champ libre à toute imagination, mais évoque tout de même une ambiance un peu glauque d'un vieux western spaghetti... "Sooner Than You Think" nous ramène à quai avec une intro très travaillée. J'adore le décollage du morceau qui est d'une veine plus pop, et dans lequel la basse tient l'ensemble de l'ouvrage. "Sub-Culture" était sortie en single, mais a pris quelques rides. S'inspirant des mauvais cotés de la musique synthétique facile, on attend la fin du morceau que Hook sauve les meubles en plaçant une ligne de basse originale. Quant à "Face Up", il termine l'album sur une note d'interrogation. D'ambiance joviale, il semble ouvrir la porte sur d'autres horizons plus clairs encore.
Avec cet album placé au beau milieu des années 80 souvent décriés, New Order poursuit son chemin vers le statut de groupe majeur de ces années là. Pour ma part, New Order reste un groupe majeur tout court.