Dans la tête de Wesley Eisold, cela ne doit pas être franchement de la rigolade tous les jours. Qu'importe. Dans la bonne ville (euh métropole) de Philadelphie, se trouve donc au moins un combo qui tente de faire perdurer une certaine idée de musique synthétique, froide et décalée, voilà la bonne nouvelle. On se retrouve certes au milieu des années 80, mais avec une tendance à regarder de l'autre coté de l'Atlantique pour l'inspiration, l'Angleterre sur des terres Depeche Modienne, l'Allemagne dans son foisonnement synthpop à la Covenant. Qui dit froideur ne dit pas spécifiquement figé dans la glace. Les synthétiseurs tiennent une place prépondérante dans tous les morceaux, mais dans une utilisation dont la palette est large et imaginative. L'autre influence majeure est bien sur Joy Division dont les relents sont perceptibles sur "Love Comes Close", mais surtout sur le morceau qui tue : "Heaven Was Full" dont je ne me lasse pas depuis des semaines avec ce rythme martial, cette voix d'outre tombe et justement ces synthés enveloppants. Du grand art vous dis je... Cet album contient certes des perles, car on pourra retenir aussi les dansants et moins torturés " Youth And Lust", "I C D K", l'original " Life Magazine" avec la voix féminine entétante de Sarah Lipstate, l'électro soignée de "The Trees Grew Emotions And Died", mais le piège se referme quand ce groupe tombe dans la facilité comme dans "The Laurels Of Erotomania".

Découvert avec plus d'un an de retard, j'attends avec une certaine curiosité le second album qui est annoncé pour 2011.