Cocteau Twins Treasure

Quelle claque lorsque j'avais découvert ce groupe ! Eloigné des standards new-wave de l'époque (on a parlé d'Heavenly), on a parlé de musique d'anges et je suis d'accord avec ce concept... La voix d'Elisabeth Frazer prend toute son ampleur sur cet album mythique, sans doute le meilleur du groupe. J'ai eu la chance de les voir en concert et de voir ce petit bout de femme, qui ne regarde jamais le public en face, s'amuser avec les possibilités de sa voix... laisse sans voix justement ! Sur l'album, tous les titres se suivent comme un songe qui va de la rêverie pure à l'introspection, ils doivent être écoutés dans la pénombre pour se laisser transporter. Jamais les instruments ne passeront devant la voix (souvent doublée), ils sont là pour la porter de leur douceur et leur justesse. "Ivo" ouvre l'album avec une basse ronde, un son de guitare ciselé et une batterie qui martèle sans abuser, puis "Lorelei" et ses envolées magnifiques, "Béatrix" qui appelle à la douce rêverie,"Persephone" dont le son de guitare est déchirant, "Pandora" (ma préférée) à la double voix très marquée, "Amelia" avec sa guitare cristalline, "Aloysius" et son piano qui tente de se frayer une place, "Cicely" dans lesquels se répondent le synthé la basse et la guitare dans un tourbillon opaque,"Otterley" tout en apesanteur et enfin "Donimo" très symphonique comme pour annoncer la fin du voyage vers peut être un autre qui sait ? Que dire de la pochette et du choix des prénoms féminins ? C'est un tout remarquable, en adéquation avec la musique tout simplement.
J'éviterais les comparaisons avec d'autres formations musicales car rien ne ressemble aux Cocteau Twins. Je me demande même si je ne voudrais pas des chansons de cet album pour mon enterrement, pour connaître la sérénité de la découverte d'un lieu inconnu... Euh mais là je m'égare peut être... La note de 20 est rattachée à un adjectif qui convient à cet album. Celui ci pourrait sortir demain, il serait toujours d'actualité car le temps n'a pas de prise sur la beauté pure.