Blonde Redhead 23

Parmi les découvertes récentes, dues conjointement à des articles sur ce site et un passage sur MTV un soir tard, il y a ce groupe américain formé de Kazu Makino et des frères Pace. Aux premières écoutes, j'ai trouvé un lien évident avec un autre groupe que j'avais aimé par le passé et qui était aussi chez 4AD : Lush. Mais ce groupe, dont je connais très mal les autres albums précédents va beaucoup plus loin en mêlant des atmosphères planantes à souhaits, des mélodies imparables, un son dense et travaillé. Je regretterais simplement quelques morceaux plus faibles, mais cet album m'a accompagné quelques mois comme une bande son aérienne et qui, à ce moment la, collait bien à mon besoin d'évasion mentale, loin des turpitudes basiques pourrissant la vie. La force de cet album est de faire planer dans les nuages, voire au dessus... Le chemin parcouru par les trois comparses a, semble t il, désorienté beaucoup de fans de la première heure, mais pour moi, arrivé sur le tard, je pense qu'il est plus facile d'apprécier le son qu'ils ont adopté désormais jusqu'à la prochaine étape. Ce son est marqué eighties peut être, mais les Redhead ont très bien ingérés ces années là pour éviter le plagiat.
"23" fut donc la première chanson que je découvrais d'eux. Lush n'est guère loin, mais My Bloody Valentine, Slowdive et les Cocteau Twins non plus. L'intro au piano place la barre très haut avant le déferlement de guitare noisy et le chant....en français s'il vous plait (partiellement). La voix de Kazu me donne des frissons, sensuelle à souhaits. "Dr Strangelov" avec sa mélodie apaisée fait encore la part belle au chant... "The Dress" pousse encore plus loin dans la mélancolie et la profondeur. Comment résister à ce chant de sirène ? Quand arrive "SW" chanté par Amedeo Pace, le choc est parfait, car il hausse encore le niveau, joue l'alternance de la voix masculine. Ce morceau est dantesque dans sa qualité mélodique, mais souffre d'un passage trop beatlesien. Mais qu'importe. Ces quatre premières chansons étant intemporelles, le reste de l'album apparaît comme inégal. "Silently" et "Publisher" sortent bien du lot avec des accents plus sombres. La tendance à l'électro des autres compositions sont certes très agréables, mais n'accrochent pas autant. On ne sort pas de cet album indemne, non pas par les oreilles qui souffrent, mais par la rêverie induite par cette musique...
Vivement la suite je vous dis..