And Also The Trees Farewell To The Shade

Dans la discographie d'And Also The Trees, c'est un album que je connaissais moins que les autres. Ce qui est bien, c'est que celui ci est en droite ligne de l'évolution lente de ce groupe, qui ne veut pas révolutionner sa musique, mais la faire s'épanouir, doucement mais sûrement. Le décor est bien planté, bien sombre, fantomatique, envoûtante et très spécifique... "Prince Ruppert" introduit tout de même des synthés, la basse tisse sa toile sur "Macbeth's Head" alors que Simon devient lyrique sur cette pseudo valse. "The Nobody Inn" commence comme une comptine qui tourne à l'oppressant. La mélodie de "Belief In The Rose" est intemporelle et délicate. "The Street Organ" comprend une tristesse désarmante. Le sommet de cet album est sans doute "Lady d'Arbanville" de Cats Stevens, qui est devenu un classique aussi du groupe... "Misfortune" est un peu à part des autres compositions avec ces rythmes synthétiques et les chœurs. Quant à "Pear Tree", il faut y reconnaître une ambiance aérienne qui aurait pu se passer des synthés. "I'll Omen" est rêche, enrobé d'une passion portée par des montées d'adrénaline. Il s'en suit "Horse Fair" plus calme, qui clôt l'album version vinyle. Le CD de cet album contient deux chansons complémentaires "The Harp" et "The Anchor Yard", que je trouve incontournables pour dire que ce groupe, à cette époque, tient à creuser son sillon, bien éloigné des standards musicaux en vigueur de l'époque, mais aussi d'aujourd'hui. On a parlé ici et là de beauté sombre et glaciale, de poésie désabusée, de musique hermétique et arcboutiste... Je ne crois vraiment pas que cela soit le cas ; j'aime l'originalité et les frissons : avec cet album, je suis servi....